La Dernière Chance de l'Algérie française
Tout fut-il tenté, au début de la guerre d’Algérie, pour empêcher l’escalade du conflit ? N’existait-il pas de solutions pour éviter l’affrontement meurtrier dont les ondes de choc déferlent aujourd’hui encore sur une terre martyrisée ?
En février 1956, Robert Lacoste était nommé ministre résidant par le gouvernement français alors présidé par Guy Mollet, secrétaire général de la SFIO. Sa mission prioritaire : ramener la paix sur tout le territoire de l’Algérie. Or, après des contacts infructueux auprès des représentants de l’insurrection qui avait débuté en novembre 1954, la France allait peu à peu, et irréversiblement, s’engager dans le conflit. Le contingent fut rappelé, 400 000 hommes serviraient en Algérie…
En s’appuyant sur de nombreux documents émanant principalement du ministère de l’Algérie, du commandement militaire, et des archives personnelles de Robert Lacoste, Philippe Bourdrel a reconstitué avec minutie les événements de 1956 à mai 1958, années cruciales qui virent, tous deux provoqués par le drame algérien, la chute de la IVe République et le retour du général de Gaulle au pouvoir. À travers son travail d’historien, l’auteur de La Cagoule montre le gaspillage des occasions qui s’offrirent alors d’enrayer l’engrenage fatal qui, après quatre années de guerre, devait mener à une sécession déjà prévisible. Gâcher ces chances, c’était renoncer à toutes possibilités d’évolution et de réconciliation qui eussent peut-être épargné à l’Algérie les épreuves d’une nouvelle guerre intestine.